La
première ligne du télégraphe Paris - Lille
est ouverte en juillet 1794. La preuve de l' efficacité du
système est vite fournie et ce succès déclencha
donc la construction des lignes suivantes.
En date du 3 octobre 1794, le Comité de Salut Public prend
la décision d'établir :
"...une ligne de télégraphe de Paris à
Landau par Metz et Strasbourg."
Des difficultés financières arrêtent le projet
déjà bien entamé, puis il est relancé
en novembre 1797, la situation s'étant améliorée
grâce à la Campagne d'Italie de Bonaparte. Une partie
des infrastructures est réutilisée, mais la portion
de ligne vers Landau est abandonnée, puis vendue.
La
ligne de
Paris - Metz - Strasbourg
est officiellement mise en activité le 31 mai 1798. Elle
a été décrite par un
voyageur
allemand, dès 1800, Johann Georg Heinzmann. Mise
en sommeil de septembre 1802 à mai 1803 pour raisons financières,
la ligne survivra finalement jusqu'en 1852 parce que Claude Chappe
aura réussi à trouver un financement : la transmission
des résultats de la Loterie Nationale.
Comme
on le voit, lignes et projets sont créés en fonction
des circonstances et au gré des besoins militaires, puis
vite fermés ou abandonnés pour des raisons financières.
Les projets abandonnés
concernent des prolongements de Strasbourg ou de Metz vers Landau
ou Mayence.
Trois ramifications par contre se rajouteront provisoirement sur
la ligne principale:
- une ramification de
Strasbourg à
Bâle, (Huningue en réalité) ordonnée
en 1799 par le Directoire,et qui sera fermée en 1801 par
Bonaparte.
- un embranchement de
Vic-sur-Seille
à Lunéville ordonné par Napoléon
Bonaparte pour servir lors des négociations du Congrès
de Lunéville et qui fonctionna de novembre 1800 à
février 1801;
- une ligne de
Metz à Mayence
enfin, constituée de 22 stations provisoires mobiles, et
qui fonctionna un peu plus longtemps de mai 1813 à janvier
1814.

Toutes
ces lignes, ramifications et projets peuvent aujourd'hui être
réunies sur une même
carte
,même si des lacunes subsistent.
Alors
que la première ligne de Paris à Lille démarre
du Louvre, celle de Paris à Strasbourg a déménagé
plusieurs fois. Les têtes de ligne seront successivement l'église
Saint-Sulpice, l'église des Petits-Pères - plus connue
sous le nom de Notre-Dame-des-Victoires (1823) et enfin l'église
Saint-Eustache (1834).
Les messages arrivent à la
Direction
de Metz sur le toit de "l' Hôtel du Gouvernement"
(aujourd'hui Palais de Justice) où ils seront décodés
à partir de 1804. Le message est ensuite envoyé à
son destinataire par messager ou réexpédié
par le télégraphe vers Strasbourg, fin de ligne et
siège de Direction.Le nombre de messages de Strasbourg vers
Paris est au moins aussi important.
Pendant
le demi siècle d'exploitation,
stations
et mécanismes évoluent: quelques stations
seront rajoutées, transformées, supprimées
ou déplacées, et les mécanismes seront améliorés
ou remplacés. Dans les dernières années enfin
(novembre 1844), Châlons-sur-Marne deviendra pendant quelques
temps siège d'une nouvelle Direction à cause de sa
fonction militaire.
La
ligne fut fermée le 18 juillet 1852 lors de l'inauguration
de la ligne de chemin de fer de Paris à Strasbourg qui permis
le transport des nouvelles beaucoup plus vite et malgré le
brouillard !
Mise à
jour : 28 janvier 2004
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