En
date du 29 germinal an VII (17 avril 1799), le Directoire ordonne
le prolongement de la ligne de Paris-Strasbourg vers Bâle.
Compte tenu des évènements militaires, la mise en
oeuvre bénéficie d'une urgence absolue et sept semaines
plus tard, Ignace Chappe annonce que la ramification est terminée!
A
chaque extrémité de la ligne se situe une direction.
La direction de Strasbourg est la deuxième puisqu'il en existe
déjà une pour la ligne vers Paris, mais il n'y a apparemment
qu'un seul directeur ! A l'autre extrémité on trouve
la direction dite de Bâle, mais dont la dernière station,
pour des raisons d'économie, se situe en réalité
à Huningue.
La
ligne démarre du clocher de l'église Saint-Pierre-le-Jeune
de Strasbourg et se dirige vers la Plaine d'Alsace. Pour mettre
la ligne hors d'atteinte de l'ennemi, les 14 stations vont être
construites à l'écart du Rhin. En l'absence de promontoires
naturels, on choisi de préférence les bâtiments
existants et en l'occurrence les clochers d'église. En s'approchant
de la Suisse, la région se vallonne et l'on place quelques
stations sur des exhaussements de charpente.
Une lente agonie
Utilisée
intensément par les militaires, la ligne va cependant connaître
une lente agonie.
La dotation initiale pour la construction de la ligne était
insuffisante et les créanciers attendront des années
avant qu'on les règle.
La ligne est mise en service sans que les salaires soient versés.
Quelques émoluments semblent tout de même avoir été
payés, mais très rapidement les stationnaires manquent
de moyens de subsistance et ils sont contraints de quitter leur
poste les uns après les autres.
Après leur départ, les appareils ne sont plus entretenus
et les vols se multiplient (pièces de fer, lunettes, ...).
La
décision de fermeture est prise le 10 janvier 1801. Les maires
des communes sont invités à dresser un inventaire
des stations et de veiller à leur conservation. Comme d'habitude,
rien n'est prévu pour la remise en état des lieux
et les communes en supportent les charges ...
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