Au
début du siècle, Metz compte un peu plus de 38 000
habitants dont une garnison de 6000 hommes. Compte tenu de sa
position géographique, la ville est une place de première
importance et il est donc logique d'y concentrer le siège
de la troisième division de la ligne Paris - Strasbourg.
Les bureaux et les appareils sont situés sur le toit de l'Hôtel
du Gouvernement, l'actuel Palais de justice.
Les messages
de Paris arrivent sur l'appareil de la tour sud, à
gauche de la façade, et ils sont apportés au Directeur
qui les décode. Ils sont ensuite acheminés vers
leur destinataire ou réexpédiés vers Strasbourg
par l'appareil situé sur la tour de droite de la façade,
à l'est.
Ce dernier servira également de point de départ vers
Mayence en 1813. L'existence d'un troisième appareil, situé
vers l'arrière du bâtiment, est dorénavant une
certitude confirmée par les travaux récents. Le bureau
du Directeur est placé dans une maisonnette sur le toit;
parlant de ce bureau, Rogelet, dans une dépêche à
Claude Chappe précise :"... je corresponds avec les deux
postes par le moyen d'un répétiteur... d'ici, je surveille
constamment le service". Ainsi, son bureau était placé
de telle manière qu'il puisse voir à la fois la
station du Mont St Quentin vers Paris et les deux mécanismes
de Metz; au-dessus de la fenêtre était donc placé
un petit télégraphe. Dans un autre message du 5 mai
1815, il précise : "... pendant le temps de la Ramification
de Mayence, j'ai correspondu avec le premier poste [Les Bottes]
au moyen d'un répétiteur qui n'a que cinq pieds d'envergure.[1,65
m]"
ll n'y plus guère d'archives
concernant les premières années du télégraphe
à Metz : un incendie les a ravagé en partie en
1803 et ceux qui restaient ont été utilisés,
en 1809, pour ... calfeutrer les postes de Metz à cause de
la rigueur du froid hivernal!
Quelques
registres d'émission de messages à partir de Metz,
de 1800 à 1813, ont été conservés
aux Archives départementales de la Moselle. Ils étaient
illisibles jusque il y a peu de temps puisque l'obsession du secret
avait poussé le Directeur Jean-Pierre ROGELET a écrire
en sténographie : la méthode ancienne vient d'être
redécouverte et on fonde de grands espoirs sur les déchiffrements
actuellement en cours. Ils ont d'ailleurs permis quelques précisions
sur le site ...
Le ressort de la direction de Metz a changé. A l'origine,
en 1798, la ligne de l'est comprend trois directions: Paris, Metz
et Strasbourg. Une direction supplémentaire est créée
à Châlons en Champagne à partir de 1844 et les divisions
sont redécoupées et réduites : Strasbourg,
qui contrôlait la ligne jusqu'à Pontoy, s'arrête
désormais à Château-Salins et Metz dirige dorénavant
de Delme à Verdun, alors qu'elle supervisait auparavant jusqu'à
Tilloy.
L'efficacité,
enfin, de la Direction de Metz était reconnue sur la ligne.Par
temps clair, un message de 100 signaux mettait moins de 2 heures
pour aller de Paris à Strasbourg : il fallait 53 minutes
de Paris à Metz (33 stations), 44 minutes de Metz à
Strasbourg (16 postes) et donc moins de 20 minutes pour la transcription,
le décodage et le recodage partiel ainsi que la réexpédition
!
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