Le télégraphe des frères Chappe


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Les hommes du télégraphe
Les inspecteurs


Directeurs et Inspecteurs ont une origine souvent similaire. L'esprit de famille règne du haut en bas de l'échelle du personnel du télégraphe et on accède très souvent à son poste par relations familiales ou personnelles. A partir de 1833, les inspecteurs sont choisis par concours, puis après études et examens entrent dans la carrière télégraphique en tant qu'inspecteurs provisoires . Après un an de " fonction active " (dixit Recueil administratif) satisfaisante, ils deviennent inspecteurs de troisième classe.

Le rôle de l'inspecteur est de parcourir une fois par mois toutes les stations d'une division, le plus souvent à pieds, ce qui fait de 15 à 20 jours de route suivant les saisons. On lui alloue parfois un cheval. Les routes étant peu sûres, il est armé.
Responsable d'un tronçon de ligne, il contrôle le matériel, fait faire les menues réparations, surveille et paye les stationnaires, inflige les sanctions et retient les pénalités sur leurs salaires. Il traite avec les autorités locales.


Comme les directeurs, les inspecteurs sont classés en trois catégories et leurs appointements annuels s'élèvent à la moitié de ceux des Directeurs (entre 2400 et 3000 francs). L'inspecteur de première classe à un traitement équivalent à celui d'un sous-préfet, et environ cinq fois celui d'un stationnaire. L'administration lui paye des frais de tournée ou de mission, mais il ne touche plus de salaire à ce moment là. En cas de congés au-delà d'un mois, l'inspecteur doit verser une partie, voire la totalité de son salaire à son remplaçant. Il n'existe aucune limite d'âge pour le départ à la retraite.
Clément Lair, Inspecteur Général du télégraphe
Les dynasties ne sont pas rares. Un exemple typique est celui des Lair. Jacques Lair, fils d'un lavandier, débutera comme stationnaire et deviendra, malgré ses origines modestes, directeur. Ses trois fils servent également dans la télégraphie. Jules-César, fils aîné, suivra le même chemin et terminera sa carrière en Algérie. Clément, le deuxième fils (photo ci-contre *) deviendra inspecteur général puis émigrera au Canada. Emile Lair, troisième fils, démarre dans la carrière avec son père et la terminera comme directeur de station de télégraphie électrique !

(*) Clément Lair en grand uniforme d'Inspecteur général (grade institué en 1854). Photographie de Ferdinand Munier exécutée probablement à Paris en 1867. (Copyright : Jean P. Donato - cf liens )