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Les techniques du télégraphe
Chappe
Le code ou vocabulaire
Le message passe de
station en station, chacune distante de la suivante de 6 à 12 km
en moyenne.
L'utilisation d'un code est rendue nécessaire pour résoudre
deux problèmes :
- la lenteur : transmettre un message lettre par lettre aurait été
beaucoup trop long : il faut donc le condenser;,
- la confidentialité : le message est compréhensible pour
l'expéditeur et le destinataire, mais doit rester incompréhensible
pour tous les intermédiaires.
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Le
code ou vocabulaire est dépendant des pièces mobiles du
télégraphe. Pour des raisons de lisibilité, seuls
des angles de 45° sont utilisés par les deux ailes, soit 7
positions pour chaque ail. Seules deux positions, horizontale et verticale,
sont à retenir pour le régulateur, les obliques étant
réservées à la fabrication du signal ou au service.
Il reste donc 7 X 7 X 2 = 98 positions et donc signaux de base. Six sont
nécessaires pour le service et il reste donc 92 signaux utilisables
pour le message.
On utilise un répertoire de 92 pages.
Sur chaque page figurent 92 lignes. Chaque ligne comporte un mot ou groupe
de mots. On possède
donc 92 X 92 = 8464 significations possibles par code (et on peut utiliser
plusieurs répertoires complémentaires).
On émet des signaux par groupes de deux, le premier
pour la page, le second pour la ligne de la page
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Par
exemple : le premier signe dit page 53, le deuxième dit
ligne 21. Le Directeur peut lire :
"Je réponds à votre dernière dépêche".
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Le
code ou vocabulaire a évolué au fil des temps : il passe
de 10 à 50, puis à 98 signaux. Le
premier vocabulaire de 9999 mots utilisé sur la ligne de Lille
exigeait à 90% quatre signaux. Claude Chappe, le mathématicien
Delaunay et le premier Directeur de Metz Mathieu Xavier Durant mettent
au point le système le plus utilisé.
Le répertoire appelé vocabulaire sera détenu,
jusqu'aux environs de 1806, uniquement par les directeurs des stations
extrêmes. Sur la ligne de l'est par exemple, seuls Paris et
Strasbourg étaient dans ce cas. Il faudra attendre cette date
pour que le directeur de Metz, direction intermédiaire, puisse
à son tour décoder les messages. Les messages décodés
appelés "dépêches" étaient transmis
ensuite à leur destinataire par messager.
Compte
tenu des besoins, deux nouveaux vocabulaires seront mis en service
en 1807 et 1841.
On utilisait également des tableaux de chiffres pour la Loterie
Nationale ou des tableaux de signaux.
Enfin, pour des raisons que l'on ignore encore (la hantise
du secret n'explique peut-être pas tout), le Directeur de
Metz Jean-Pierre Rogelet (1775-1852) utilisait pour enregistrer ses
messages en partance une forme ancienne de sténographie (actuellement
en cours de déchiffrement, grâce aux travaux de l'Association
Mont St Quentin). Il semble que lui seul ait utilisé cette
méthode (même lorsqu'il était "simple" Inspecteur).
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